Le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB)
C’est le plus fréquent de tous les vertiges. Il s’agit d’un vertige rotatoire vrai,
déclenché par les changements de positions de la tête, qui
dure moins de 60 secondes. Ce vertige peut être ressenti comme très anxiogène : il
peut être intense et accompagné de nausées, voire de vomissements. Les vertiges se
répètent ainsi plusieurs fois par jour, lors des mouvements de la vie quotidienne.
Bien que qualifié de « bénin », le VPPB n’est pas anodin car certains patients
peuvent vivre une importante limitation d’activités, et souvent depuis longtemps.
Le VPPB peut être à l’origine de troubles de l’équilibre, voire de chutes.
Qu’il soit idiopathique ou post-traumatique, le VPPB est supposé être causé par un
déplacement d’otolithes (composants naturels formés de carbonate de calcium et
présents sur les macules otolithiques) dans les canaux semi-circulaires – notamment
le postérieur ; on parle de « canalolithiase ». Plus rarement, ces otolithes peuvent
adhérer à la cupule, on parle alors de « cupulolithiase ».
La prise en charge des vertiges positionnels paroxystiques bénins a beaucoup
progressé, notamment grâce aux techniques de repositionnement des otolithes.
En l’absence d’imagerie fiable pour confirmer la présence d’une lithiase
labyrinthique, divers protocoles et techniques ont été décrits et sont pratiqués
pour diagnostiquer le VPPB, identifier le canal affecté, et provoquer le déplacement
des otolithes dans l’utricule.
En l’absence de traitement médicamenteux, le VPPB est recherché et traité au
moyen de diverses
manœuvres cliniques diagnostiques visant à recréer le vertige. L’interprétation se
focalise alors à partir des caractéristiques de direction, de sens, d’intensité et de
durée des nystagmus provoqués.
Diverses manœuvres libératrices peuvent être proposées en fonction de l’état de
mobilité du patient et/ou de certains facteurs de risque ainsi que du canal incriminé. Ces
manœuvres libératrices sont souvent immédiatement efficaces, en quelques séances.
Il s’agit des manoeuvres de Sémon et d’Epley.